Polonaise déraciné à Paris, Aldona, de sa voix haute capture les émotions et donne à ces sentiment mêlés de l'âme slave une nouvelle voie où la joie, le drame, la mémoire, le souffle, la nature s'habillent de sonorités universelles. Elle s'invente un univers tendre et rageur, murmuré ou tapageur au croisement d'un imaginaire féerique et de la mémoire de son enfance. Ses chansons sont aux couleurs de la rue, celle de Belleville, son quartier, sa maison, sa tour Babel d'où elle goutte le monde. Dans sa voix coule le souvenir de sa Pologne natale, mais son univers nous emmène bien au-delà, là où les souvenirs sonores se mélangent comme les langues dans son quartier métissé.

Merlin Shephers accompagnait Frank London l'an dernier. Il revient en solo, enfin pas tout à fait, ils seront 5 musiciens, mais c'est lui qui les a réuni et qui a puisé le répertoire méditerranéen pour inventer « Hamsa », un concentré de musique juive d'Europe orientale, Grèce, Turquie, pour un voyage qui traverse le continent mais aussi l'intérieur de nous-même. Mélangeant des éléments de Klezmer, de Fasil et de Demotika il utilise des rythmes et grooves qui rappellent à la fois le shtetl et le souk, les cinq musiciens nous séduisent avec ce répertoire.