Vendredi 10/09/2021
Piano
Voix
Mario Canonge & Erik Pédurand
La rencontre de musiciens de deux générations - Mario Canonge, martiniquais, l'un des plus grands représentants des musiques caribéennes installé depuis une quarantaine d'années en métropole et dont les collaborations ne se comptent plus (Kassav, Voulzy, Dee Dee Bridgewater...), et le chanteur guadeloupéen de 35 ans Erik Pédurand - autour d'un sujet fort : le capital, qui leur permet d'aller au coeur de la culture antillaise !
Kapital, c'est d'abord l'habitation La Ramée, propriété du département de la Guadeloupe, composée d'une plantation et donc de l'histoire propre à un tel lieu.
L'idée de l'album était de créer un projet à la fois pertinent et innovant tout en étant bien ancré, enraciné dans la culture des deux musiciens. Tout est parti d'une résidence d'une semaine en Guadeloupe, où Erik Pédurand apporte seulement quelques idées de texte, évoquant le capital, rien de plus ; en raison du lieu même où ils se trouvent réunis, il leur apparaît important de retrouver la musique traditionnelle dans ce qui allait être créé, et finalement, de retrouver... le tambour ! Qui sera ici évoqué par le piano de Canonge.
Ils établissent donc un lien entre le travail, les musiques de labeur (de labour) en partant des rythmes qui ont fait la culture de la Guadeloupe et de la Martinique (Gwoka, Bèlè), et en les suggérant mélodiquement et rythmiquement. Concernant les paroles des chansons, il fallait réussir à rester dans l'évocation d'un sujet grave sans aller nécessairement dans les détails de l'explication, conserver une forme de poésie tout en gardant une forme de rudesse ; c'est finalement la définition même de la musique traditionnelle et du Créole : les choses sont dites, elles sont claires, franches mais elles restent en même temps imagées.
Pédurand fait alors le choix d'aller vers une forme de théâtralisation du texte en le déclamant, le récitant voire le criant ; le piano de Canonge donne tout le champ libre à la voix pour en explorer les différentes possibilités. Kapital, c'est donc un pamphlet, une satire, qui évoque le capital, l'argent, car l'histoire des Antilles vient de là : s'il y a eu exploitation de l'homme par l'homme, c'était pour en retirer une sorte de profit, tout étant organisé autour de l'argent. Comme le résume Erik Pédurand : « Est-ce qu'on peut sortir de la question raciale, des peuples qui s'opposent et parler simplement d'un système qui ne fonctionne peut-être pas aussi bien qu'on l'imagine, un système qui trait des pauvres ? A travers notre consommation, peut-être qu'on alimente ce système-là. »
Production : New Morning
La rencontre de musiciens de deux générations - Mario Canonge, martiniquais, l'un des plus grands représentants des musiques caribéennes installé depuis une quarantaine d'années en métropole et dont les collaborations ne se comptent plus (Kassav, Voulzy, Dee Dee Bridgewater...), et le chanteur guadeloupéen de 35 ans Erik Pédurand - autour d'un sujet fort : le capital, qui leur permet d'aller au coeur de la culture antillaise !
Kapital, c'est d'abord l'habitation La Ramée, propriété du département de la Guadeloupe, composée d'une plantation et donc de l'histoire propre à un tel lieu.
L'idée de l'album était de créer un projet à la fois pertinent et innovant tout en étant bien ancré, enraciné dans la culture des deux musiciens. Tout est parti d'une résidence d'une semaine en Guadeloupe, où Erik Pédurand apporte seulement quelques idées de texte, évoquant le capital, rien de plus ; en raison du lieu même où ils se trouvent réunis, il leur apparaît important de retrouver la musique traditionnelle dans ce qui allait être créé, et finalement, de retrouver... le tambour ! Qui sera ici évoqué par le piano de Canonge.
Ils établissent donc un lien entre le travail, les musiques de labeur (de labour) en partant des rythmes qui ont fait la culture de la Guadeloupe et de la Martinique (Gwoka, Bèlè), et en les suggérant mélodiquement et rythmiquement. Concernant les paroles des chansons, il fallait réussir à rester dans l'évocation d'un sujet grave sans aller nécessairement dans les détails de l'explication, conserver une forme de poésie tout en gardant une forme de rudesse ; c'est finalement la définition même de la musique traditionnelle et du Créole : les choses sont dites, elles sont claires, franches mais elles restent en même temps imagées.
Pédurand fait alors le choix d'aller vers une forme de théâtralisation du texte en le déclamant, le récitant voire le criant ; le piano de Canonge donne tout le champ libre à la voix pour en explorer les différentes possibilités. Kapital, c'est donc un pamphlet, une satire, qui évoque le capital, l'argent, car l'histoire des Antilles vient de là : s'il y a eu exploitation de l'homme par l'homme, c'était pour en retirer une sorte de profit, tout étant organisé autour de l'argent. Comme le résume Erik Pédurand : « Est-ce qu'on peut sortir de la question raciale, des peuples qui s'opposent et parler simplement d'un système qui ne fonctionne peut-être pas aussi bien qu'on l'imagine, un système qui trait des pauvres ? A travers notre consommation, peut-être qu'on alimente ce système-là. »
Piano
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