Jeudi 05/04/2018

Jeu 05 Avr 2018 : Otis Taylor
Otis Taylor
Banjo, Guitare, Harmonica, Mandoline, Voix
Todd Edmunds
Basse
Larry Thompson
Batterie
Kit Massey
Violon

Otis Taylor

Nouvel album : "Fantasizing About Being Black"
Blues

Regard bleu perçant, voix grave, Otis Taylor, le charismatique chanteur et guitariste de Blues, tout droit sorti du Colorado, fascine toujours autant. Sur scène, il cultive sa différence, son blues. Magistral.

La musique, qu'il qualifie lui-même de « Transe Blues » est obsédante, inclassable et intemporelle, tout en rythmiques hypnotiques. Ses mélodies folk blues inspirées des chants Appalaches et du rock psyché évoquent le passé mais leurs propos sont bien actuels, traitant des thèmes sombres qui lui sont chers, le meurtre, la tyrannie ou l'injustice.

Le maître du trance blues sort aujourd'hui un nouvel album, « Fantasizing About Being Black ». Fait suffisamment rare pour être signalé, une vidéo a été réalisée pour un titre, la plage d'ouverture « Twelve string mile ». Sobre, sombre et envoûtant, comme la musique si personnelle du colosse de Boulder, Colorado.

Suite à sa grande oeuvre de 2015 « Hey Joe Opus / Red Meat », le nouvel album du visionnaire Otis Taylor, « Fantasizing About Being Black » est une leçon austère et poétique sur le traumatisme historique de l'expérience afro-américaine, depuis les voyages des bateaux négriers jusqu'au Delta du Mississippi. L'auteur fait un retour dans le passé tout en avançant dans le temps de par sa position de musicien.

Il explique que « ce quinzième album est consacré aux différents niveaux de racisme dans le contexte afro-américain. Malheureusement ils ont toujours cours aujourd'hui. L'histoire des afro-américains est l'histoire des Etats-Unis », dit-il.
« Après 15 albums, j'ai rassemblé toutes mes réflexions sur l'injustice raciale et j'ai voulu créer une interprétation musicale des temps modernes. Quand j'ai commencé l'enregistrement l'an dernier, je n'avais aucune idée que ces thèmes seraient encore plus d'actualité maintenant », ajoute-t-il.

Musicalement, Taylor produit un son unique, à la fois pétri de toute la culture afro-américaine et innovant dans son instrumentation et ses arrangements. « J'utilise le banjo et le violon parce que les esclaves dans les plantations jouaient de ces instruments et je voulais inclure la richesse de ces anciennes sonorités dans mes enregistrements. Si vous fermez les yeux, vous pouvez imaginer le passé, et constater que les liens sont totalement pertinents avec ce qui ce passe de nos jours. »

= Ils en parlent =
Ce natif de Chicago ne joue pas le blues comme ses pairs. Il y a dans sa musique des ingrédients répétitifs, comme un croisement de chants amérindiens et d'incantations des esclaves qui mènent toujours le spectateur vers la transe. Sans pour autant s'affranchir d'une réflexion sur la place de l'homme noir aux Etats-Unis, thème de son dernier album. (Frédéric Péguillan, Télérama)

Voix rauque, par endroits comme une plainte, un déchirement, le guitariste et chanteur Otis Taylor a composé plusieurs chansons sur le thème des « décisions que l'on prend et la manière dont elles auront un effet » sur notre vie, celle de nos proches...
Ces sujets complexes sont portés par Otis Taylor musicalement (composition et interprétation) à son plus haut, avec un mélange d'éléments de jazz (avec notamment le trompettiste Ron Miles), de country rugueuse, de blues et de jaillissements psychédéliques. Un enregistrement puissant. (Sylvain Siclier, Le Monde)

Le bluesman du Colorado remonte aux origines de l'histoire afro-américaine. Et ose se confronter à tous les genres : soul, jazz, gospel... Bluffant.
En une dizaine d'albums depuis quinze ans, Otis Taylor a eu le temps d'imposer aux amateurs de blues ses talents de guitariste et de raconteur. Le revoici camouflé sous un look d'antihéros sorti d'un film Blaxploitation seventies, chapeau, lunettes noires et barbe épaisse. Avec, dans la manche, un atout majeur qui fait trop souvent défaut à ses pairs bluesmen : la variété. De la soul millésimée de The devil's gonna lie, avec cuivres, orgue et choeurs féminins, on glisse à un Yell your name acoustique à la Richie Havens, dont il a un peu la voix rauque. Si la filiation avec Hendrix éclate aux oreilles dans Romans had their way, on est illico dépaysé par Blind Piano Teacher et son ambiance de plage déserte, avec violon mélancolique. Banjo Boogie Blues rend hommage au premier instrument d'Otis Taylor, qui, jeune apprenti de Chicago promis au jazz, découvrit l'origine africaine de cet objet fétiche du bluegrass des cowboys. Il y ajoute ici un choeur gos¬pel, comme il mêle un peu plus loin les sons de la pedal steel et du djembé à un ¬blues canonique. Ce faisant, Taylor ne papil¬lonne pas : il creuse un sillon où tout ce qui a fertilisé la musique dite noire est remis au jour. De sa virtuosité manifeste, on dira qu'elle est heureusement accessoire. Ses textes remontent à l'esclavage, à la guerre de Sécession, ou à la complainte d'un soldat afro-américain de la Première Guerre mondiale, qui n'aura « jamais vu l'Afrique ». Ils sont pourtant du dernier cri. (François Gorin, Télérama)

Production : New Morning

Regard bleu perçant, voix grave, Otis Taylor, le charismatique chanteur et guitariste de Blues, tout droit sorti du Colorado, fascine toujours autant. Sur scène, il cultive sa différence, son blues. Magistral.

La musique, qu'il qualifie lui-même de « Transe Blues » est obsédante, inclassable et intemporelle, tout en rythmiques hypnotiques. Ses mélodies folk blues inspirées des chants Appalaches et du rock psyché évoquent le passé mais leurs propos sont bien actuels, traitant des thèmes sombres qui lui sont chers, le meurtre, la tyrannie ou l'injustice.

Le maître du trance blues sort aujourd'hui un nouvel album, « Fantasizing About Being Black ». Fait suffisamment rare pour être signalé, une vidéo a été réalisée pour un titre, la plage d'ouverture « Twelve string mile ». Sobre, sombre et envoûtant, comme la musique si personnelle du colosse de Boulder, Colorado.

Suite à sa grande oeuvre de 2015 « Hey Joe Opus / Red Meat », le nouvel album du visionnaire Otis Taylor, « Fantasizing About Being Black » est une leçon austère et poétique sur le traumatisme historique de l'expérience afro-américaine, depuis les voyages des bateaux négriers jusqu'au Delta du Mississippi. L'auteur fait un retour dans le passé tout en avançant dans le temps de par sa position de musicien.

Il explique que « ce quinzième album est consacré aux différents niveaux de racisme dans le contexte afro-américain. Malheureusement ils ont toujours cours aujourd'hui. L'histoire des afro-américains est l'histoire des Etats-Unis », dit-il.
« Après 15 albums, j'ai rassemblé toutes mes réflexions sur l'injustice raciale et j'ai voulu créer une interprétation musicale des temps modernes. Quand j'ai commencé l'enregistrement l'an dernier, je n'avais aucune idée que ces thèmes seraient encore plus d'actualité maintenant », ajoute-t-il.

Musicalement, Taylor produit un son unique, à la fois pétri de toute la culture afro-américaine et innovant dans son instrumentation et ses arrangements. « J'utilise le banjo et le violon parce que les esclaves dans les plantations jouaient de ces instruments et je voulais inclure la richesse de ces anciennes sonorités dans mes enregistrements. Si vous fermez les yeux, vous pouvez imaginer le passé, et constater que les liens sont totalement pertinents avec ce qui ce passe de nos jours. »

= Ils en parlent =
Ce natif de Chicago ne joue pas le blues comme ses pairs. Il y a dans sa musique des ingrédients répétitifs, comme un croisement de chants amérindiens et d'incantations des esclaves qui mènent toujours le spectateur vers la transe. Sans pour autant s'affranchir d'une réflexion sur la place de l'homme noir aux Etats-Unis, thème de son dernier album. (Frédéric Péguillan, Télérama)

Voix rauque, par endroits comme une plainte, un déchirement, le guitariste et chanteur Otis Taylor a composé plusieurs chansons sur le thème des « décisions que l'on prend et la manière dont elles auront un effet » sur notre vie, celle de nos proches...
Ces sujets complexes sont portés par Otis Taylor musicalement (composition et interprétation) à son plus haut, avec un mélange d'éléments de jazz (avec notamment le trompettiste Ron Miles), de country rugueuse, de blues et de jaillissements psychédéliques. Un enregistrement puissant. (Sylvain Siclier, Le Monde)

Le bluesman du Colorado remonte aux origines de l'histoire afro-américaine. Et ose se confronter à tous les genres : soul, jazz, gospel... Bluffant.
En une dizaine d'albums depuis quinze ans, Otis Taylor a eu le temps d'imposer aux amateurs de blues ses talents de guitariste et de raconteur. Le revoici camouflé sous un look d'antihéros sorti d'un film Blaxploitation seventies, chapeau, lunettes noires et barbe épaisse. Avec, dans la manche, un atout majeur qui fait trop souvent défaut à ses pairs bluesmen : la variété. De la soul millésimée de The devil's gonna lie, avec cuivres, orgue et choeurs féminins, on glisse à un Yell your name acoustique à la Richie Havens, dont il a un peu la voix rauque. Si la filiation avec Hendrix éclate aux oreilles dans Romans had their way, on est illico dépaysé par Blind Piano Teacher et son ambiance de plage déserte, avec violon mélancolique. Banjo Boogie Blues rend hommage au premier instrument d'Otis Taylor, qui, jeune apprenti de Chicago promis au jazz, découvrit l'origine africaine de cet objet fétiche du bluegrass des cowboys. Il y ajoute ici un choeur gos¬pel, comme il mêle un peu plus loin les sons de la pedal steel et du djembé à un ¬blues canonique. Ce faisant, Taylor ne papil¬lonne pas : il creuse un sillon où tout ce qui a fertilisé la musique dite noire est remis au jour. De sa virtuosité manifeste, on dira qu'elle est heureusement accessoire. Ses textes remontent à l'esclavage, à la guerre de Sécession, ou à la complainte d'un soldat afro-américain de la Première Guerre mondiale, qui n'aura « jamais vu l'Afrique ». Ils sont pourtant du dernier cri. (François Gorin, Télérama)


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Banjo, Guitare, Harmonica, Mandoline, Voix
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