Jeudi 25/04/2013

Jeu 25 Avr 2013 : Anthony Strong
Anthony Strong
Piano, Voix
Tom Farmer
Basse
Sebastiaan De Krom
Batterie
Jon Shenoy
Saxophone
Graeme Flowers
Trompette

Anthony Strong

Jazz

Il chante comme il respire, il joue du piano comme il chante... Une sorte de five o'clock tea avec un nuage de pur malt. Un EP renversant l'été dernier, juste avant un passage marquant par Marciac et après une première partie de B.B. King au Grand Rex laissant les planches fumantes : le garçon démarre sur des chapeaux de roues. En 2009, « Guaranteed » s'était limité au public de sa Gracieuse Majesté. Avec « Stepping Out », le garçon débarque sur le Vieux et le Nouveau Continent. Pour les conquérir. Un trio, des cordes, des vents, des standards, des originaux... Ça balance avec le culot de son talent. Qui est donc Anthony Strong ? Réponses devant un feu de cheminée.

Passeport ?
Je suis né à South London, le 29 octobre 1984.

Formation artistique ?
C’est par le théâtre que je suis arrivé à la musique. Les bienfaits du système éducatif anglo-saxon : trois heures chaque semaine après le collège, avec des cours de comédie, de danse et de chant. Mais j’ai très vite réalisé que l’heure de musique me passionnait et que le reste est un prétexte à côtoyer les filles… Cela m’a permis d’entamer une formation musicale classique. Dans la foulée, je me suis décidé à prendre le train de banlieue chaque semaine pour me rendre à la Purcell School of Music suivre pendant quatre ans une formation de jazz. Et j’ai approfondi le piano à la Guildhall School Of Music de Londres.
Au bout du compte, j’ai suivi des cours de chant de 10 à 16 ans, mais je ne travaille plus avec un coach. Aujourd’hui, j’ai la conviction que mon activité de répétitions, de concerts et de « home sessions » suffit à me maintenir en bonne forme vocale.

Rencontre avec le jazz ?
Gamin, j’ai joué de plein d’instruments : batterie, voix, clarinette, piano. Sur le répertoire classique. En fait c’est quand le piano de mes grands-parents s’est retrouvé dans mon salon que j’ai commencé à m’amuser dessus en reprenant des trucs de comédies musicales que j’entendais à la radio et en essayant de trouver un « son jazz ». Je prenais des cours de piano depuis longtemps, mais c’est uniquement quand j’ai fréquenté le conservatoire, à 17 ans, que j’ai réalisé que l’on pouvait faire carrière dans le jazz. Depuis, le jazz est ma passion et je ne peux plus imaginer vivre sans.

Le répertoire de « Stepping Out » : le choix des standards
Je voulais retrouver dans l’album un ensemble de titres qui correspondent à ce que je fais en scène et qui soient comme une autodéfinition de ma personnalité artistique. Mais à mes yeux l’arrangement est aussi important que la composition elle-même quand il faut effectuer des choix pour un album. Ma musique brouille les frontières entre pop et jazz, du coup toute la difficulté consiste à trouver une cohérence et une fluidité dans cette ambivalence. Je trouve que le résultat me ressemble vraiment.
Quelques standards ont leur propre histoire, comme « Too Darn Hot » qui a d’abord été une demande ponctuelle pour une émission de la BBC et qui est ensuite resté à mon répertoire. Pour « Steppin’ Out », c’est mon admiration pour la version de Tony Bennett qui m’a naturellement poussé à l’inclure…

Pourquoi y associer des chansons originales ?
J’aime bien essayer d’écrire des « nouveaux » standards qui sonneraient « vintage ». J’ai le secret espoir que le public ne puisse faire la différence entre mes propres chansons et les standards…
À côté de l’immense patrimoine de ces morceaux d’anthologie des années 1920 à 50, j’ai la conviction qu’il y a aujourd’hui toute une génération qui écrit des chansons du 21ème siècle dans un registre équivalent. À mes yeux, « nouveau », ne veut pas forcément dire « moderne », sur un plan formel. Je me souviens avoir été souvent impressionné, lorsque j’étais lycéen, par la découverte d’un « nouveau standard ». Je me demandais pourquoi il n’y avait pas davantage de songwriters dans cette tradition. C’est pour ça que j’essaie de relever le défi.
Nous jouons ces compositions sur scène depuis un certain temps à présent et je vois bien les réactions du public, sur place ou sur twitter : ils en redemandent et formulent des titres précis. D’une certaine façon, ce choix répond donc aussi à une « vraie demande »…

Le parti-pris de la concision : des chansons court-métrage
J’aime la légèreté qui fait claquer les doigts ! Plusieurs raisons à cela. Lorsque je suivais ma formation de jazz, mes camarades (et l’institution) attachaient tellement d’importance aux formes contemporaines en vilipendant le reste que je me suis positionné en rébellion contre cette sorte de pensée unique. Non que je rejette le « free » ou les « dissonances », j’en écoute volontiers, mais je crois simplement que la musique n’a pas besoin d’être complexe ou longue pour forcer l’admiration.
J’étais l’un des rares élèves de ma classe à adorer la pop et je me souviens avoir eu alors envie de réaliser un mix pour dépasser l’opposition entre pop et jazz. Je voulais garder mes ingrédients préférés du jazz (l’harmonie, l’improvisation, l’instrumentation) et les associer avec ce qui me touchait dans la pop (l’importance de la voix, la concision de la forme, la prédominance rythmique).
Et puis, il y a le fait que nous vivons dans une société hyper moderne, hyper rapide où toutes les musiques que l’on entend à la radio semblent aussi plus concises. J’imagine que ça a à voir avec l’évolution de notre capacité de concentration. « Relax », « fluide », « plaisir », ce sont mes maîtres mots.

Le choix d’interprétation pour les standards
La plupart du temps, je m’assieds au piano et je me demande comment je vais en faire « ma » chose ? Comment puis-je l’agencer pour lui donner de la fraicheur ? J’aime bien prendre des libertés avec le rythme et l’harmonie : écrire de nouvelles harmonies sur une vieille mélodie, changer le tempo ou le groove d’un morceau… À chaque fois il s’agit de lui donner une nouvelle vie.

La permanence du rythme
Comme je suis à la fois chanteur et pianiste, j’aime bien cette sorte de balancement entre l’un et l’autre. J’adore me retrouver « in the pocket », bien installé dans le groove entre basse et batterie. C’est probablement ce qui confère à ma musique cette impression d’évidence rythmique. Mais cette « pulse » est aussi emblématique de la pop et c’est chez moi le signe de cette influence.

Le choix des musiciens
Je n’ai laissé à personne le soin de faire le casting et je peux vous garantir que ce fut un plaisir ! Pour la basse, c’est un compagnon de longue date, Tom Farmer (du groupe Empirical), tout comme pour la batterie avec Seb De Krom (qui joue aussi avec Jamie Cullum et Buy Barker) dont j’adore le sens du swing. Il y a aussi le guitariste Chris Allard (du Jackie Dankworth Band) et une brochette de solistes incroyables, comme le trompettiste australien James Morrison ou cette légende du sax britannique qu’est Nigel Hitchcock. J’ai pris un pied terrible à enregistrer avec ces gars-là en studio.

Cordes ou cuivres ?
Je n’ai pas eu envie de choisir. J’ai préféré pouvoir recourir à des palettes sonores différentes. J’ai un faible pour le son des cordes, mais sur les morceaux rapides, les vents sonnent avec davantage de flamme. Sur des ballades, les cordes ont davantage d’onctuosité sans les cuivres et les anches… En définitive, un seul morceau (« L.O.V.E ») les réunit. Et sur « Someone Knows » j’ai juste rajouté le sax ténor et la trompette bouchée avec les cordes. Je voulais que le trio piano-basse-batterie soit au cœur du disque, avec des ajouts de textures ici ou là.

Les influences
Harry Connick Jr. est probablement l’artiste que j’ai le plus écouté quand j’étais lycéen. Je me suis senti en empathie avec sa musique et le son qui l’entourait. Et comment ne pas être marqué par le swing et la leçon de maturité vocale de Frank Sinatra lorsque l’on est chanteur ? Il est tellement cool ! Il m’a marqué au fer rouge. Dans les musiciens qui m’ont influencé, je citerai aussi Bill Evans, Vince Mendoza, Kurt Elling, Stevie Wonder, Mel Tormé, Joni Mitchell, Diana Krall, Burt Bacharach et Chet Baker. Un panel plutôt ouvert…

Il chante comme il respire, il joue du piano comme il chante... Une sorte de five o'clock tea avec un nuage de pur malt. Un EP renversant l'été dernier, juste avant un passage marquant par Marciac et après une première partie de B.B. King au Grand Rex laissant les planches fumantes : le garçon démarre sur des chapeaux de roues. En 2009, « Guaranteed » s'était limité au public de sa Gracieuse Majesté. Avec « Stepping Out », le garçon débarque sur le Vieux et le Nouveau Continent. Pour les conquérir. Un trio, des cordes, des vents, des standards, des originaux... Ça balance avec le culot de son talent. Qui est donc Anthony Strong ? Réponses devant un feu de cheminée.

Passeport ?
Je suis né à South London, le 29 octobre 1984.

Formation artistique ?
C’est par le théâtre que je suis arrivé à la musique. Les bienfaits du système éducatif anglo-saxon : trois heures chaque semaine après le collège, avec des cours de comédie, de danse et de chant. Mais j’ai très vite réalisé que l’heure de musique me passionnait et que le reste est un prétexte à côtoyer les filles… Cela m’a permis d’entamer une formation musicale classique. Dans la foulée, je me suis décidé à prendre le train de banlieue chaque semaine pour me rendre à la Purcell School of Music suivre pendant quatre ans une formation de jazz. Et j’ai approfondi le piano à la Guildhall School Of Music de Londres.
Au bout du compte, j’ai suivi des cours de chant de 10 à 16 ans, mais je ne travaille plus avec un coach. Aujourd’hui, j’ai la conviction que mon activité de répétitions, de concerts et de « home sessions » suffit à me maintenir en bonne forme vocale.

Rencontre avec le jazz ?
Gamin, j’ai joué de plein d’instruments : batterie, voix, clarinette, piano. Sur le répertoire classique. En fait c’est quand le piano de mes grands-parents s’est retrouvé dans mon salon que j’ai commencé à m’amuser dessus en reprenant des trucs de comédies musicales que j’entendais à la radio et en essayant de trouver un « son jazz ». Je prenais des cours de piano depuis longtemps, mais c’est uniquement quand j’ai fréquenté le conservatoire, à 17 ans, que j’ai réalisé que l’on pouvait faire carrière dans le jazz. Depuis, le jazz est ma passion et je ne peux plus imaginer vivre sans.

Le répertoire de « Stepping Out » : le choix des standards
Je voulais retrouver dans l’album un ensemble de titres qui correspondent à ce que je fais en scène et qui soient comme une autodéfinition de ma personnalité artistique. Mais à mes yeux l’arrangement est aussi important que la composition elle-même quand il faut effectuer des choix pour un album. Ma musique brouille les frontières entre pop et jazz, du coup toute la difficulté consiste à trouver une cohérence et une fluidité dans cette ambivalence. Je trouve que le résultat me ressemble vraiment.
Quelques standards ont leur propre histoire, comme « Too Darn Hot » qui a d’abord été une demande ponctuelle pour une émission de la BBC et qui est ensuite resté à mon répertoire. Pour « Steppin’ Out », c’est mon admiration pour la version de Tony Bennett qui m’a naturellement poussé à l’inclure…

Pourquoi y associer des chansons originales ?
J’aime bien essayer d’écrire des « nouveaux » standards qui sonneraient « vintage ». J’ai le secret espoir que le public ne puisse faire la différence entre mes propres chansons et les standards…
À côté de l’immense patrimoine de ces morceaux d’anthologie des années 1920 à 50, j’ai la conviction qu’il y a aujourd’hui toute une génération qui écrit des chansons du 21ème siècle dans un registre équivalent. À mes yeux, « nouveau », ne veut pas forcément dire « moderne », sur un plan formel. Je me souviens avoir été souvent impressionné, lorsque j’étais lycéen, par la découverte d’un « nouveau standard ». Je me demandais pourquoi il n’y avait pas davantage de songwriters dans cette tradition. C’est pour ça que j’essaie de relever le défi.
Nous jouons ces compositions sur scène depuis un certain temps à présent et je vois bien les réactions du public, sur place ou sur twitter : ils en redemandent et formulent des titres précis. D’une certaine façon, ce choix répond donc aussi à une « vraie demande »…

Le parti-pris de la concision : des chansons court-métrage
J’aime la légèreté qui fait claquer les doigts ! Plusieurs raisons à cela. Lorsque je suivais ma formation de jazz, mes camarades (et l’institution) attachaient tellement d’importance aux formes contemporaines en vilipendant le reste que je me suis positionné en rébellion contre cette sorte de pensée unique. Non que je rejette le « free » ou les « dissonances », j’en écoute volontiers, mais je crois simplement que la musique n’a pas besoin d’être complexe ou longue pour forcer l’admiration.
J’étais l’un des rares élèves de ma classe à adorer la pop et je me souviens avoir eu alors envie de réaliser un mix pour dépasser l’opposition entre pop et jazz. Je voulais garder mes ingrédients préférés du jazz (l’harmonie, l’improvisation, l’instrumentation) et les associer avec ce qui me touchait dans la pop (l’importance de la voix, la concision de la forme, la prédominance rythmique).
Et puis, il y a le fait que nous vivons dans une société hyper moderne, hyper rapide où toutes les musiques que l’on entend à la radio semblent aussi plus concises. J’imagine que ça a à voir avec l’évolution de notre capacité de concentration. « Relax », « fluide », « plaisir », ce sont mes maîtres mots.

Le choix d’interprétation pour les standards
La plupart du temps, je m’assieds au piano et je me demande comment je vais en faire « ma » chose ? Comment puis-je l’agencer pour lui donner de la fraicheur ? J’aime bien prendre des libertés avec le rythme et l’harmonie : écrire de nouvelles harmonies sur une vieille mélodie, changer le tempo ou le groove d’un morceau… À chaque fois il s’agit de lui donner une nouvelle vie.

La permanence du rythme
Comme je suis à la fois chanteur et pianiste, j’aime bien cette sorte de balancement entre l’un et l’autre. J’adore me retrouver « in the pocket », bien installé dans le groove entre basse et batterie. C’est probablement ce qui confère à ma musique cette impression d’évidence rythmique. Mais cette « pulse » est aussi emblématique de la pop et c’est chez moi le signe de cette influence.

Le choix des musiciens
Je n’ai laissé à personne le soin de faire le casting et je peux vous garantir que ce fut un plaisir ! Pour la basse, c’est un compagnon de longue date, Tom Farmer (du groupe Empirical), tout comme pour la batterie avec Seb De Krom (qui joue aussi avec Jamie Cullum et Buy Barker) dont j’adore le sens du swing. Il y a aussi le guitariste Chris Allard (du Jackie Dankworth Band) et une brochette de solistes incroyables, comme le trompettiste australien James Morrison ou cette légende du sax britannique qu’est Nigel Hitchcock. J’ai pris un pied terrible à enregistrer avec ces gars-là en studio.

Cordes ou cuivres ?
Je n’ai pas eu envie de choisir. J’ai préféré pouvoir recourir à des palettes sonores différentes. J’ai un faible pour le son des cordes, mais sur les morceaux rapides, les vents sonnent avec davantage de flamme. Sur des ballades, les cordes ont davantage d’onctuosité sans les cuivres et les anches… En définitive, un seul morceau (« L.O.V.E ») les réunit. Et sur « Someone Knows » j’ai juste rajouté le sax ténor et la trompette bouchée avec les cordes. Je voulais que le trio piano-basse-batterie soit au cœur du disque, avec des ajouts de textures ici ou là.

Les influences
Harry Connick Jr. est probablement l’artiste que j’ai le plus écouté quand j’étais lycéen. Je me suis senti en empathie avec sa musique et le son qui l’entourait. Et comment ne pas être marqué par le swing et la leçon de maturité vocale de Frank Sinatra lorsque l’on est chanteur ? Il est tellement cool ! Il m’a marqué au fer rouge. Dans les musiciens qui m’ont influencé, je citerai aussi Bill Evans, Vince Mendoza, Kurt Elling, Stevie Wonder, Mel Tormé, Joni Mitchell, Diana Krall, Burt Bacharach et Chet Baker. Un panel plutôt ouvert…


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